Chrysalide - Extrait
81 momentanément. Moi, à côté, je passe pour celle qui perd le fil de ses pensées ineptes par ses réflexions enfantines. Le vrai sujet c’est moi, aussi instable qu’incompréhensible. Après un échange de banalités manquant de sin- cérité, j’entre dans son cabinet, grand aux couleurs rassurantes. Et m’installe dans mon fauteuil habi- tuel, un grand fauteuil vert, bien confortable. Ce cabinet représente le cliché du psychiatre avec sa chaise longue, son grand divan rouge pourpre et cette ambiance perpétuellement calme accompagnée d’une musique digne d’un cours de yoga. Le docteur me pose une question simple mais efficace : —Alors comment te sens-tu aujourd’hui ? — Je ne sais pas. Tout me semble monotone, je me sens lasse ces jours-ci… Après ces paroles, j’hésite.Vais-je lui enparler ? Elle ne comprendrait pas, alors que je ne comprends pas moi-même. Une démangeaison me prend soudainement au bras gauche. —Quelque chose ne va pas ? Tu sembles nerveuse. —Non, non, juste des problèmes de peau. —Ah oui, et tu sais à quoi c’est lié ? —Non, c’est arrivé comme ça, du jour au lendemain. Elle note furtivement un mot sur son carnet avant de relever la tête vers moi. — Est-ce que tu as remarqué ces démangeaisons depuis longtemps ? — Je… je ne sais pas trop. Depuis quelques jours, je
RkJQdWJsaXNoZXIy MTEzODk=